Parlons un peu « champignonnière », le lieu où les champignons de « culture » poussent. En effet, contrairement aux champignons sauvages que l’on va ramasser dans la forêt par exemple, il existe des champignons que l’on fait pousser volontairement dans des lieux et des conditions créées artificiellement par l’homme, c’est ce que l’on appelle les champignonnières. Historiquement, les champignonnières sont nées un peu par hasard. On retrouve les premières champignonnières dans des carrières d’extraction de pierre dans les années 1900.

Pourquoi les carrières sont-elles devenues des champignonnières ?

Tout simplement par une heureuse coïncidence. Tout commença lorsque pour sortir les blocs de pierre des carrières, les carriers ( personnes qui extraient la pierre, connus également sous le nom de perreyeurs) utilisairent des chevaux. Le fumier des chevaux mis à l’écart dans les caves vit pousser des petits champignons, la rosée des prés. le champignons de paris était né !Rapidement, l’extraction de la pierre se stoppa dans la région parisienne et les propriétaires de ces caves transformèrent ces immenses lieux vides en d’immenses champignonnières, le taux d’humidité y dépassant les 90% et l’obscurité favorisant la pousse.Toutefois, la pression urbanistique de la capitale ne permit pas de conserver la culture des champignons, le baron haussmann et l’arrivée du métro mirent fin aux diverses exploitations.

Le champignon de Paris à SAUMUR ?

Dans le même temps, au bord de la loire, l’extraction de la pierre de tuffeau créa d’immenses galeries (près de 2000 KM recensés).On y constata le même phénomène sur le fumier de cheval, et naturellement les caves devinrent des champignonnières à la fin de l’extraction de la pierre de tuffeau. Contrairement à Paris, le Saumurois avait de nombreux avantages, des galeries vides à des conditions de culture parfaites (13° et 90% d’humidité); des travailleurs en mal de main d’œuvre; et surtout du fumier de cheval, beaucoup de fumier… Le cadre Noir de Saumur forme l’élite de la cavalerie française, il y a donc suffisamment de “substrat” pour faire pousser les champignons.

Une économie en forte concurrence

A partir des années 1970, les champignonnières du Saumurois commencent à fermer les unes après les autres… La cause : une concurrence féroce de la main-d’œuvre des pays de l’Europe de l’EST.La production des champignons se scinde alors en 2, des champignonnières industrielles qui favorisent une culture hors sol, et la culture artisanale, dans les caves de tuffeau qui reste possible pour quelques producteurs diversifiés avec du maraîchage et d’autres champignonnières qui du fait de leur situation géographique bénéficient de l’essor du tourisme.

De champignonnière à site de visite touristique 

C’est ainsi que désormais, sur les bords de Loire de Saumur, vous pouvez découvrir quelques-unes de ces champignonnières transformées en musée. Le Saut aux loups, situé à Montsoreau, est l’une de ces caves où poussent encore des champignons de culture. Vous pouvez faire la visite du site où il a été créé un espace muséographique en sus de la culture proprement dite. Le site touristique y a adjoint un restaurant où il est possible de manger les champignons issus de la production avec une spécialité de la région, la galipette. La galipette est un chapeau d’un gros champignon de paris farcis. Ce met doit son nom au mouvement du champignon de paris qui à l’époque effectuait une galipette lorsqu’il se détachait des meules sur lesquelles il poussait. En effet, son chapeau trop lourd ne permettait plus son maintien sur la motte de terre.Les nombreuses caves laissées à l’abandon sont devenues des lieux de vie, restaurants, caves à vin, lieux de visite et d’expérience souterraine. La beauté des lieux, associée à des flux touristiques d’importance (Loire à vélo, châteaux de la Loire…) et une dynamique touristique importante avec près de 70 lieux de visite a permis à ce territoire de conserver une attractivité certaine. 

La culture des champignons aujourd’hui.

Le champignon de paris n’est plus seul… Les techniques de culture ont progressé et désormais il est possible de faire pousser des champignons plus exotiques.Au sein des champignonnières du saumurois, vous découvrirez des espèces bien étranges. 

Le shiitaké 

Espèce japonaise aux nombreuses vertus,  le Shiitaké est le deuxième champignon le plus consommé au monde, mais l’Europe le boude encore.Il est reconnu pour ses nombreuses vertus médicinales et sa culture sur des mottes de paille de bois de chêne reproduit son habitat naturel. Le shiitaké pousse normalement sur du chêne à un rythme qui dépasse les 12 mois.

Le pleurote

Espèce plus connue, mais tout aussi curieuse, le pleurote recouvre dans le saumurois un nombre de couleurs peu habituel pour les non initiés.De couleur grise, jaune ou rose, on ne se lasse pas d’une telle beauté naturelle. Là encore, les vertus des pleurotes sont nombreuses et un passage dans les plats du restaurant troglodyte est toujours apprécié des gourmets.  

L’avenir des champignonnières.

Aujourd’hui, grâce à l’innovation de la production, de nouvelles champignonnières hors sol émergent. Il est désormais possible de faire pousser des champignons chez soi, sans l’aide de personne.Vous pouvez commander du mycélium de pleurote (un peu comme des graines pour les fleurs) et les faire pousser dans du marc de café. Ou, pour ceux qui n’ont pas la main verte, commander des kits à pousser. Dans ce cas, le bloc est déjà incubé du mycélium, il vous suffira de mettre le bloc à une température de 18°, à la lumière et de l’arroser régulièrement pour voir vos premières récoltes. 

Pour en savoir plus 

Si vous souhaitez en savoir plus sur la culture des champignons, le monde des champignonnières, etc… Une seule adresse : SAUMURLa champignonnière du saut aux loups : https://www.troglo-sautauxloups.com Musée, restaurant et vente de champignons Avenue de la loire 49730 MONTSOREAU